Sebastien Berriot wrote:
question 1: comment fait-on pour vérifier que l'on a bien 52 000 ADU????
remarque: j'utilise le logiciel Artemis fourni avec la caméra.
Je ne connais pas le logiciel Artemis mais il doit bien y avoir une fonction qui te permet de vérifier le niveau du signal sur ton image spectrale ? Sinon, changer de soft vers Audelà pour les softs gratuits ou vers Prism ou Maxim DL qui sont payant mais très complet.
Sebastien Berriot wrote:
A la page 132 On nous dit que lors de l'utilisation de la caméra, il faut vérifier les paramètres suivants:
mon image est-elle saturée ou proche de la saturation?
la dynamique de la caméra est-elle bien utilisée?
le temps de pose est-il adapté?
question 2: comment fait-on pour vérifier chaque paramètre?
D'une manière générale ce qu'il faut faire en CCD c'est déjà indiquer une température de consigne au CCD de façon à bien réguler la température. L'ATIK 314 L+ est donné pour un delta en température de -27°C, ce qui veut dire par exemple que si la température ambiante extérieur est de l'ordre de 10 deg C, on ne pourra réguler la CCD qu'à -17°C et par sécurité il faudra afficher une température des consigne de -15°C. Il est très important que toute les poses sur la cible et le master dark soit à la même température.
il faut donc bien ajuster le refroidissement de la CCD pour toujours se conserver une marge de sécurité si par exemple la température évolue au cours de la nuit, et faire en sorte de n'utiliser la puissance du module de refroidissement qu'au 80% du maxi possible (je ne sait pas comment est affichée la régulation de la température de la CCD sous Artemis mais avec Maxim DL la puissance du module Peltier est mentionnée en temps réel dans les paramètres de la CCD).
Ensuite selon la résolution de ton spectro, voir de quelle manière utiliser la CCD : binning 1x1 ou binning 2x2 ? Cette donnée affecte directement la résolution de ton spectro avec également la largeur de la fente que tu utilises. Dans certains cas tu auras plus intérêt à travailler en binning 2x2, par exemple sur des cibles faibles qui ne demande pas d'avoir une grande résolution ou obtenir un signal utile est nécessaire devant la résolution du spectre.
Ensuite sur la détermination du temps de pose (qui est à calculer selon la magnitude de la cible), on fait une pose arbitraire de 30s par exemple et l'on vérifie sur le spectre obtenu le niveau en ADU du signal. Si l'on a par exemple 65535 (ce qui correspond au niveau maxi d'une caméra 16 Bits : 2^16=65536-1 car on compte à partir de zero) c'est que l'on sature, il faut donc refaire un essais en divisant le temps de pose par 2, donc 15s.
Par contre si l'on a par exemple 10.000 ADU, on peut sans problème multiplier par 4 le temps de pose unitaire et faire des poses de 120 secondes (le temps de pose est proportionnel au nombre d'ADU obtenu moins la valeur de l'offset de la CCD, donc si tu as 10.000 ADU avec 30s de pose, tu en auras 40.000 avec 120s de poses moins la valeur de l'offset.
La marge maxi de 52.000 ADU est une limite de sécurité de façon à pouvoir conserver une marge de manoeuvre en fonction de l'évolution de la cible en hauteur dans le ciel : plus la cible monte et plus la masse d'air diminue et donc le signal augmente (à 30 deg de haut la masse d'air est de 2 alors qu'elle est de 1 au zénith) ou encore l'évolution de la transparence du ciel en cours de nuit.
En déterminant ainsi le temps de pose, on optimise au mieux la dynamique du capteur de la CCD (en remplissant au mieux toutes les valeurs entre 0 et 65535, réduit ici par sécurité à 52000).
Si par exemple tu sous-exploites le temps de pose, en utilisant par exemple que 4000 ADU sur les 65535 de disponible c'est comme si tu passais d'une dynamique de 16 bits vers 12 bits (2^12=4096).
Par contre un temps de pose trop "long" peut être source de problème si par exemple la météo n'est pas très bonne, tu auras plus de chance d'avoir des poses correctes sur un temps de pose de 300s que sur 1200s. Ce principe s'applique également si tu n'as pas un très bon autoguidage (pour causes de vent par exemple) ou il faut mieux sacrifier des poses courtes qu'une pose longue.
et une fois le temps de pose unitaire déterminé, il faut poser de façon à obtenir un bon compromis du rapport signal/bruit, spécialement dans la partie bleue du spectre ou la CCD est beaucoup moins sensible que dans le vert. Un SNR de 100 est souhaitable mais pas toujours facile de l'obtenir sur des cibles très faible. Le SNR d'un spectre se mesure par exemple avec ISIS et avec l'habitude on détermine assez facilement le nombre de pose nécessaire en fonction de la cible et du SNR que l'on souhaite obtenir. L'estimation de la qualité d'un spectre peut se faire de manière empirique et visualisant le spectre réduit ou l'on vera sans problème le bruit dans la partie bleue si l'on a pas posé suffisamment longtemps.
Bref tout est histoire de compromis à trouver selon les capacités techniques de ton set up et des conditions météos.