Ces derniers jours j'ai réalisé quelques spectres de C/2020 F3, que l'on peut voir ici :
https://lesia.obspm.fr/comets/lib/displ ... ?Num=22154
https://lesia.obspm.fr/comets/lib/displ ... ?Num=22159
Lorsqu'on fait un spectre de comète la lumière que l'on recueille est la somme de la lumière du soleil réfléchie par les poussières, qui donne un continuum plus quelques raies d'absorption, et de la lumière émise par les composants sublimés du noyau. Ces derniers qui sont excités par le rayonnement UV du soleil renvoient une lumière caractéristique du composé et de son état, donnent des raies ou des groupes de raies d'émission.
Comme à chaque fois, je me pose la question de l'intérêt du retrait de la composante solaire du spectre de la comète. L'opération consiste en diviser le spectre de la comète par celui du soleil. Cela complique un peu la procédure de saisie car il faut trouver dans le ciel une étoile de type solaire si possible pas trop éloignée angulairement de la comète et faire une série de spectres. Si cette étoile est éloignée de la comète on a également besoin d'une nouvelle étoile de référence. Il arrive souvent que ces spectres ne soient pas parfaitement calés en longueur d'onde ce qui entraîne alors l'apparition d'artefacts lors de la division du spectre de la comète par celui du soleil.
De chez moi, C2020/F3 n'est visible que quelques dizaines de minutes avant le lever du jour, elle émerge du relief au ras de la montagne que l'on voit dans la direction où pointe le télescope.
Du coup on voit très bien le spectre solaire apparaître sur les dernières séries de spectres saisis.

C'était l'occasion d'utiliser cette information pour soustraire la composante solaire au spectre de la comète en utilisant les mêmes images. Si on prend soin de bien orienter la fente par rapport aux axes du capteur, il n'y a plus aucun décalage en longueur d'onde entre les deux spectres que l'on divise et cela devrait éliminer les artefacts dû au décalage en longueur d'onde des spectres divisés.
Comme C/2020 F3 est très généreuse en photon spectre, j'ai utilisé sur mon spectro LISA une fente de 15mu et peaufiné les ce qui permet d'atteindre une résolution de 950-1000, le doublet du sodium est bien vu double sur les images 2D.

Au final après division du spectre de la comète par celui du soleil, la physionomie du spectre de la comète reste la même, mais des raies d'absorption dues à la composante solaire sont éliminées. Voir notamment comment les raies des Fraunhofer H et K du calcium ionisé sont éliminées.

Je ne suis pas convaincu que cela apporte beaucoup au contenu informatif du spectre.
Ce traitement change l'intensité relative des raies CN/Na sans que je comprenne bien pourquoi, mais ce qui se passe en dessous de 4000Å avec mon LISA est toujours un peu étrange.
Si quelqu'un a une explication, sur ce point ou des remarques et critiques sur la méthode décrite, je suis intéressé.
Réponses possibles en français, anglais, espagnol, italien et provençal

Bonnes observations.