Hello,
La première expérience de recherche et d’analyse d’une supernova a quelque chose de fascinant pour le débutant que je suis. Bien sûr, ces premiers pas sont accompagnés par l’étonnante qualité de ce que je peux voir sur ce forum de la part de nombreux experts. C’est donc avec beaucoup de modestie que je partage ici l’un de mes résultats obtenu dans la nuit du 05/07 avec un Alpy monté sur mon bon vieux Skywatcher 200mm/EQ6. L’image ci-dessous présente le spectre après traitement sous Isis sans filtrage en bleu ainsi que ce même spectre après filtrage pour éliminer le bruit qui reste encore trop élevé sur mes mesures. Les deux courbes sont présentées pour éviter toute fausse conclusion du fait du filtrage. Une tentative d’identification de quelques raies est aussi indiquée. A ce sujet il me faut aussi préciser que la lecture de l’article cité par G.Krannich m’a beaucoup aidé dans ces premiers pas : Bose et al., SN 2013ab: a normal Type IIP supernova in NGC 5669, MNRAS 2015, 450 (3), 2373-2392,
https://arxiv.org/abs/1504.00838

Alpy600 / SW Newton 200-1000 on EQ6/ Atik428EX bin22/ exposure : 9x600s / autoguiding
Beaucoup des échanges précédents sur ce forum portent sur l’exploitation de ces données pour la calcul des vitesses d’éjection. Totalement ignorant en ce domaine, je n’ai pas trop compris si le calcul devait se faire pour Halpha en calculant l’écart de la raie d’absorption (6407) par rapport au sommet du pic d’émission (6534) ou par rapport à la valeur théorique au repos (après correction du red shift de la galaxie (6564). Le zoom ci-dessous indique la position respective de ces lignes. Il m’a conduit à me demander pourquoi le pic d’émission était décalé vers la gauche de la position Halpha au repos, alors que son recalage, en tenant compte du redshift positif de la galaxie (+0.00015), devrait au contraire le déplacer vers la droite.
L’éclairage est venu de la lecture de l’article cité plus haut pour l’analyse de SN2013ab. Les caractéristiques et l’évolution de cette SN paraissent relativement proche de ce que nos pouvons voir sur SN2017ew (ne pas me demander pourquoi…). Si j’en fais une bonne lecture, cet article indique que les pics d’émission s peuvent aussi être décalés vers le bleu (gauche du graphe) par un phénomène complexe :
«
The blue-shifted absorption troughs of the P-Cygni profiles give direct estimate of expansion velocity of the ejecta. The emission peaks are also seen to be blueshifted. The amount of blue-shift decreases with the decline of the expansion velocity and settles to the rest velocity while the SN enters the nebular phase”
N’ayant pas trouvé cette remarque dans les échanges précédents je le souligne ici pour interpréter cette étrange position de la raie d’émission en Halpha que j’avais d’abord interprété comme une erreur de calibration sur mes graphes. En y regardant alternativement ce décalage dans le bleu semble apparaître aussi dans sur les résultats des autres intervenants sur ce forum. Ma conclusion (peut-être fausse) est donc de suggérer qu’une mesure de vitesse d’éjection doit être faîte non pas en référence à la raie d’émission mais par rapport à la position théorique de la raie au repos. L’image ci-dessous montre la différence en km/s
Sur cette base nous pouvons donc calculer les vitesse d’éjection pour différentes raies en restant prudent sur la valeur des incertitudes de mesure de l’ordre de +/50kms pour ma configuration :
Cette estimation très grossière avec un équipement modeste conduit à remarquer une différence d’éjection significative entre l’hydrogène (Halpha 7175km/s) et des éléments plus lourds Fe, Na (4400km/s). La lecture de l’article cité en référence confirme ce point et nous indique nous voyons ici une conséquence de le structure en oignon de l’étoile initiale. Très logiquement, les éléments les plus en surface sont éjectés les premiers et se trouvent sur le front le plus avancé de cette explosion et vont donc le plus vite…
“The element distribution of the progenitor at the end of the sequence of nuclear burnings and before the SN explosion is stratified, with hydrogen being abundant in outermost layers and heavier elements (e.g. _-elements) towards the center and core being rich in iron. Thus it is expected that the expanding ejecta are constituted by layers of multiple elements and the so called “onion-like” structure. Therefore, different lines originate from different depths in the SN atmosphere.”
Époustouflante conclusion du fond de son jardin ! ...
En espérant que ces commentaires (un peu trop long) sur un spectre de qualité à peine présentable, aideront les néophytes qui, comme moi, cherche à découvrir ce domaine fascinant avec hésitation et tremblement....
Bon ciel,
Daniel
Alpy600
SW Newton 200mm on EQ6
main camera Atik428ex / guide Atik314L