Débutant dans la spectro, je me lance dans une série de questions qui vont paraître bien basiques.
J'ai réalisé récemment quelques spectres : Altaïr, 31 Aquilae avec un Lhires III au foyer d'un Meade ACF 355 mm F/D 10 sur une monture Lichtenknecker.
La caméra d'acquisition est une ancienne ST8 port // et le guidage est assuré par une caméra Star Shoot Autoguider de chez Orion.
Je fais le traitement et la réduction des données avec ce magnifique logiciel qu'est Isis (le tutoriel de Christian Buil est vraiment remarquable).
1- J'ai d'abord placé la fente du Lhires parallèlement à la déclinaison.
La monture utilisée est plus que moyenne et malgré le guidage, il reste de petits mouvements erratiques qui font qu'à 3.55 m de focale, ça ne pardonne pas et la lumière de l'étoile sort de la fente.
J'ai essayé ensuite avec une fente parallèle à l'ascension droite, de façon qu'avec les mouvements de monture bien qu'étant guidée, l'étoile se déplace légèrement aléatoirement le long de la fente autour d'une position moyenne. Du coup, la lumière continue d'entrer, mais évidemment cela doit étaler le spectre en Y.
La mise en station est correcte, donc il n'y a que très peu de dérive en delta.
Ce choix est-il le bon, ou bien que faire d'autre dans ce cas...à part changer de monture

2- Je cherche un bon protocole d'acquisition pour obtenir évidemment le meilleur spectre possible.
Actuellement, mon mode opératoire pour 31 Aquilae (par exemple):
- pointage sur une étoile de référence (Altaïr par ex) pour obtenir la réponse instrumentale.
- 1 spectre du néon
- 6 spectres bruts d'Altaïr de poses 180s
- pointage sur l'étoile cible
- 1 spectre du néon
- 10 spectres bruts de 31 Aquilae de 300s.
Le nombre de spectres néon est-il suffisant ? J'ai cru lire parfois que certains en faisait un avant, puis un après les spectres de l'étoile pour en faire ensuite une moyenne.
Est-ce nécessaire ?
3- Pour les darks, j'en fais une série de 7 à 300s à température régulée pour en obtenir ensuite à 180s (coef 0.6) et 60s pour les flats (coef 0.2).
Est-ce la bonne méthode ?
4- Pour les flats, en fin de séance, j'éclaire la fente avec une lampe du genre halogène à travers un tissu blanc posé à l'entrée du Lhires. Bonne méthode, ou y a-t-il mieux à faire ?
5- Pour l'étoile 31 Aquilae de magnitude V 5.16 et de classe G8IV, les spectres bruts sont très peu lumineux et très bruités. J'avais une température de -5°C seulement, car j'avais oublié de descendre la température à -10°C...

J'ai remarqué qu'Isis semblait avoir du mal à mesurer le tilt du spectre brut et donnait des valeurs aléatoires et souvent aberrantes (du genre 4° voire plus...). Sans doute le fait que le SNR était trop faible ?
J'ai donc fait une première passe de traitement avec un tilt de 0° pour obtenir l'image prétraitée avec un meilleur SNR, pour pouvoir en déduire le tilt du spectre.
Ensuite une seconde passe après avoir entré la valeur du tilt trouvée précédemment.
Est-ce une bonne méthode, ou bien autre chose à faire ?
6- La plus grande difficulté pour le moment et pour moi est le recalage du spectre avec les raies telluriques synthétiques d'Isis. Malgré le zoom x2.00, difficile de comparer les positions des raies atmosphériques avec celles du spectre (notamment pour une étoile de classe G qui contient plein de raies métalliques).
J'obtiens souvent des valeurs différentes d'un jour à l'autre sur le même spectre et des valeurs qui me semblent bien élevées (0.5 par ex).
- comment savoir si la valeur trouvée est correcte ?
- Le réglage de l'intensité des raies telluriques semble ne se faire qu'avec le curseur de souris ; ne peut-on entrer les valeurs au clavier, permettant ainsi d'être plus précis ?
- Existe-t-il une méthode précise ou bien c'est seulement l'entraînement à long terme qui permet d'aboutir à un résultat fiable et reproductif ?
Voilà mes questions pour le moment et j'ai peut-être été un peu long...

Merci d'avance de vos conseils,
Amicalement,
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Jacques